Jour : 18 mars 2017

La petite histoire de l’hygiène (partie 1)

 

Dans mon enfance, j’avais chez moi un vieux livre datant de 1960-70 qui parlait de l’hygiène de la femme et donnait des conseils de maquillage en autres choses. Dans ce livre, on disait aussi qu’on devait se laver les cheveux toutes les deux semaines pour éviter qu’ils soient trop secs. Deux semaines ??!!!

À part le fait que ça explique la fameuse réplique : « Je ne peux pas, je dois me faire un shampoing », c’est assez bizarre… Bien, disons qu’actuellement, on passe plus de temps à dire aux gens de ne pas les laver tous les jours, c’est trop, plutôt que de les convaincre de le faire au MINIMUM toutes les deux semaines !

Blague à part, cela m’a donné le gout de regarder les « normes d’hygiène » selon les époques. Je suis une grande passionnée d’histoire, particulièrement de l’histoire inédite comme les écrits de Guy Breton qui racontent l’histoire de la France vue par les concubines. Il semble que bien des choses aient été faites pour les beaux yeux de quelqu’un, mais je m’éloigne…

La petite histoire de l’hygiène

L’hygiène, c’est-à-dire prendre soin de sa santé et de son apparence, a pratiquement toujours existé. Cependant, je vais plutôt me concentrer sur le geste de se laver.

Se laver a toujours été très différent pour les pauvres et les riches, car l’accès et les croyances relatives à l’eau, au savon et aux parfums étaient différents.

L’époque médiévale

bathing in the Middle Ages
Je n’ai pas trouvé la source de l’image, mais cette image est présentée sur de nombreux sites et elle provient probablement d’un livre ou encore d’une tapisserie d’époque.

Non, l’histoire de l’hygiène ne commence pas à l’époque médiévale, mais comme c’est l’époque que je préfère, je commence par là. (Je parlerai d’autres époques dans un autre billet.)

À cette époque, le savon existait. Il n’était pas joli, plutôt mou et fait avec du gras de bœuf ou de mouton et des cendres ou de la soude naturelle.

Il venait de loin par contre. Contrairement aux croyances populaires, les gens se lavent assez souvent, mais pas aussi souvent qu’actuellement et pas aussi bien. Les gens se lavaient, lavaient leurs vêtements et brossaient leurs dents (sans vrai dentifrice). Ils se lavaient les mains avant d’entrer dans certains lieux et avant les repas. Les riches avaient même de l’eau parfumée aux herbes et aux fleurs.

Ils changeaient leurs vêtements (pas tous les jours), mais ne changeaient que rarement de sous-vêtements (chausses). On croyait entre autres qu’être nu était mal et que cela

pouvait même vous rendre malade. Il arrivait que les gens prennent leur bain en portant leurs sous-vêtements.

Dans les familles fortunées, il était possible de se rendre au bain public s’il n’y avait pas de baignoire dans leur maison. Le bain était parfois aromatisé de fleurs et d’herbes, accompagné de musique et de collations (oui). Pour les familles plus pauvres, il était possible de se laver dans des bassines de bois. Le bain était généralement partagé, on ne jetait pas l’eau si difficilement chauffée et montée à l’intérieur après avoir été utilisée par une personne. Traditionnellement, les membres de la famille les plus importants, c’est-à-dire le chef de famille ou les aînés, se lavaient en premier.

Il est intéressant de savoir que le parfum était très populaire, les gens s’en aspergeaient et allaient jusqu’à le boire.

L’époque médiévale a été frappée par la peste. Cette maladie s’est propagée comme du feu aux poudres, car les normes d’hygiène étaient pratiquement inexistantes. Les gens ignoraient d’où venait la maladie, ils ne savaient pas comment s’en protéger. Il était entre autres difficile de se débarrasser des corps, car nombre de gens craignaient de les toucher. Les médecins visitaient les patients complètement couverts et utilisaient un grand bâton afin de soulever les draps pour examiner les malades. Par contre, les médecins de l’époque – qui croyaient que l’odeur rendait malade, d’où le célèbre masque rempli de pot-pourri – ont fait un lien entre se laver et empêcher la propagation de la maladie. Ils nettoyaient leurs mains dans l’eau chaude, dans le vinaigre ou le vin.